Un Prince dont on vit l'inébranlable tête
Soutenir les efforts de toute la tempête 305 Des Maures, et danser sur leurs corps abattus,
Perd-il le sentiment de toutes ses vertus
Et souffre qu'on regarde après tant de trophées
Dedans son cour flétri ses valeurs étouffées,
Pour un malheur passé qu'il est temps d'oublier, 310 Puisque tout l'Univers n'y peut remédier.
C'est le pis que je vois au mal qui me possède,
Que de l'apercevoir lorsqu'il est sans remède.
C'est assez soupiré, ce n'est que trop gémi,
Il est temps d'accueillir l'Agent de votre Ami, 315 Son mérite vaut bien qu'une face riante
Vous fasse voir content afin qu'il s'en contente.
Je conçois vos raisons, et reconnais qu'il faut
Me faire violence à couvrir mon défaut,
Et détourner mes yeux de ma perte fatale, 320 Pour tenir à couvert ce malheureux scandale.
Je veux me retirer crainte d'être surpris,
Pour dévêtir mon deuil et rasseoir mes esprits :
Ne me suis pas, Golo, je te laisse ta femme ;
Adieu, j'ai des secrets à dire à cette Dame.
Il se retire avec
Scène V
325 Voilà son Adonis, et voilà sa Vénus. [ 2 ]
Je rêve aux derniers mots qu'elle vous a tenus.
Quels ?
Je rêve