Scène V
Geneviève assise et appuyée au rocher, tenant et regardant son crucifix,
C'est par ces trous secrets, mon Dieu, mon Rédempteur,
Hélas, ô amoureux, ô aimable Pasteur !
Que je vois clairement au fond de vos entrailles
Le soin que vous aurez de vos pauvres ouailles.
655 Maman.
C'est par les trous de ce corps tout percé
Que l'amour coule au flux de votre sang versé.
Malheureuse, faut-il que ton âme rebelle
Ait fait mourir ton Dieu d'une mort si cruelle.
Meurs, Geneviève, meurs, sentant ce que tu crois 660 Qu'un Homme-Dieu, pour toi mourut sur une Croix.
Il est temps que ton cour se brise et se déchire,
Pour qui le cour d'un Dieu a souffert ce martyre.
Maman.
C'est par le jour que la lance y a fait
Qu'il fait voir son amour en son dernier effet. 665 Peux-tu voir le grand coup de ce fer qui l'entame,
Sans que sa pointe perce et transperce ton âme ?
Impitoyable fer qui n'eut point de merci, [ 8 ]
Passe de cour en cour, et pousse jusqu'ici :
Ouvre ce sein.
Elle demeure en extase.
Maman c'est donc de cette sorte