Page:François d’Aure-Geneviève ou L'innocence reconnue tragédie, 1670.djvu/63

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Par sa rancune injuste et mon juste courroux,

J'ai perdu mon épouse, elle perd son Époux. 1065 De la nécessité faisons vertu Chrétienne,

Qu'elle souffre sa perte, et je souffre la mienne.

Cependant consolez son esprit affligé,

Mon Prévôt jugera comme il est obligé :

Pour elle j'aurai soin de faire prendre garde 1070 Qu'elle ne risque en rien de ce qui la regarde.

Il se retire avec

L'AMBASSADEUR

Scène V

Clotilde, Gertrude
CLOTILDE

Madame, encor faut-il penser à respirer,

Pour prendre un bon conseil sans se désespérer.

Une Dame d'honneur, de vertu, de conduite,

Se fait tort de montrer sa constance détruite. 1075 L'esprit irrésolu et le cour abattu,

Sont des mauvais témoins d'une vraye vertu

Dieu vous a richement départies

Les plus rares vertus et les mieux assorties.

Donnez-moi votre main, prenez cour et pensons 1080 Au remède du mal qui fonde les soupçons.

Elle la relève.

GERTUDE

Madame.

CLOTILDE

Qu'avez-vous ?

GERTUDE

Si quelqu'un n'intercède

Pour obtenir pardon, ce mal est sans remède.

CLOTILDE

Cherchons donc les moyens de faire intercéder,

Pour obtenir la grâce il la faut demander.

GERTUDE

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