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Page:François d’Aure-Geneviève ou L'innocence reconnue tragédie, 1670.djvu/74

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1305 Pour couvrir son forfait en trahissant son maître,

Il se fit commander ce qu'il voulait commettre.

Nous avons obéi sans dessein de trahir,

Regrettant de nous voir obligés d'obéir.

CLOTILDE

Enfin, vous avez fait cet horrible carnage ?

HENRY

1310 Madame, hélas ! Peut-être ai-je fait davantage.

CLOTILDE

Davantage ? Comment ?

HENRY

Craignant de provoquer

Votre indignation, je crains de m'expliquer.

J'avais de bons desseins ; mais je vois avancée

Mon injure au-delà de toute ma pensée.

CLOTILDE

1315 Si les desseins sont bons, les devoirs sont entiers ;

Parlez confidemment, j'entendrai volontiers.

HENRY

Ma faute, à dire vrai, n'est pas bien volontaire :

Mais je vois votre Époux qui m'oblige à me taire.

CLOTILDE

Nous aurons le loisir de nous entretenir, 1320 Sachons que veut Rodolphe, et qui l'a fait venir.


Scène III

Rodolphe, Gertrude, Clotilde, Othon, Henry

RODOLPHE, à

GERTUDE

Madame, j'ai reçu commission expresse

De vous donner avis qu'à présent son Altesse

Est en peine de vous, et désire vous voir.

GERTUDE

Mon Dieu ! Qu'aurais-je fait contraire à mon devoir ? 1325 L'offense de