Page:François d’Aure-Geneviève ou L'innocence reconnue tragédie, 1670.djvu/80

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Sa bague, en la rivière (à l'impourvu) l'élance, [ 21 ]

Disant ces mots à l'eau : ô miroir d'inconstance,

Je prends congé de toi ! Et remets à ton flux

Le gage d'un amour qui fut et qui n'est plus.

CLOTILDE

1465 Vîtes-vous cette bague ?

HENRY

Elle n'en avait qu'une,

Dont nous vîmes le bril aux clartés de la Lune : [ 22 ]

Mais lorsqu'au fonds du Bois nous fûmes parvenus,

À l'Aurore ses doigts nous parurent tous nus.

CLOTILDE

Quel objet de pitié !

HENRY

Vous entendez nos crimes 1470 Contre ces innocents, aux mots que nous leur fîmes.

CLOTILDE

J'entends assez qu'enfin par un dernier effort,

Et la mère et le fils ont été mis à mort.

HENRY

Ce n'est pas tout, sachez de quelle mort amère

Nous avons fait mourir le fils avec la mère.

CLOTILDE

1475 De quel genre de mort puis-je m'imaginer

Que vous ayez pris soin de les assassiner.

Les avez-vous noyés ?

HENRY

Non.

CLOTILDE

Brûler, mis en cendre ?

HENRY

Nenny.

CLOTILDE

Aviez-vous bien eu le cour de les pendre,

Étrangler, étouffer, ou égorger ?

HENRY

Nenny. 1480 Pauvr