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Page:Franc-Nohain - Flûtes, 1898.djvu/150

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SONNET
DE L’INUTILE IMPERTINENCE




L’impertinent petit vieillard,
Ayant tiré de sa poche une énorme
Tabatière en corne,
Me dit d’un air goguenard :

— « Voilà du bon tabac, cher Monsieur, je m’en flatte :
Mais pour vous, c’est comme des dattes ;
Vous pouvez admirer comme on l’a bien râpé,
Mais d’en prendre un seul grain il vous faut vous taper.

— « Monsieur, dis-je au vieillard, vous ignorez sans doute
Que je chique, et ne prise pas ;
Gardez-le donc, votre sale tabac :
Qu’est-ce que vous voulez que j’en foute ? »