Quand il a été question d’autoriser certains commerçants, les pharmaciens par exemple, ou les coiffeurs, à fermer leur boutique le dimanche, si tu demandais aux protestataires les plus véhéments : — Avez-vous accoutumé d’utiliser, le dimanche, les soins du coiffeur ?
— Point ! je me rase moi-même ! — ou à cet autre : — Sans doute avez-vous à suivre quelque traitement minutieux et impérieux ?
— Point ! je ne crois ni aux médecins, ni aux remèdes !…
Mais ceux-là considéraient comme une atteinte grave au principe même de leur liberté, que fût ainsi restreinte la liberté, dont ils n’usaient jamais, d’aller ou de ne pas aller le dimanche, comme les autres jours, chez le pharmacien ou chez le coiffeur.
Et la liberté du coiffeur, et la liberté du pharmacien, de fermer sa boutique à sa volonté, suivant ses propres commodités ?
Il est remarquable que c’est toujours au nom de la liberté que seront supprimées le plus grand nombre de libertés ; et il semble bien que tous les hommes ne sauraient être libres, du moins de la même façon et ensemble.
Jadis, mon professeur de gymnastique nous interdisait, en eussions-nous ressenti le plus urgent besoin, de nous moucher sur les rangs ; son argument était que ceci constituerait un spectacle ridicule de voir quarante élèves tirer