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Page:Franc-Nohain - Guide du bon sens (1932).djvu/169

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GUIDE DU BON SENS

De quelques banquiers.

— Tu ne crois pas, j’imagine, qu’une voyante va t’indiquer pour cent sous un trésor caché ; mais tu crois que ce banquier détient le secret de décupler ta fortune si tu la lui confies ; et tu la lui confies sans barguigner, au même instant que, sagement, tu refuserais cent sous à la voyante.

— On dit que la crédulité de leurs clients fait l’immoralité des banquiers ; mais la crédulité n’est-elle pas assez immorale, qui se persuade si aisément qu’un banquier peut, par des opérations licites et régulières, arriver à vous verser quarante pour cent d’intérêts annuels ? Et l’immoralité n’est-elle pas assez ingénue et crédule, qui consiste à prendre les quarante pour cent d’intérêts sur le capital et qui se flatte que puissent durer, à la fois, le capital et la confiance du client ?

— On parle toujours de la prodigieuse intelligence des banquiers véreux ; les banquiers qui ne sont pas véreux ne seraient-ils pas intelligents ?

— Pourquoi sont-ce les clients du banquier