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Page:Franc-Nohain - Guide du bon sens (1932).djvu/191

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GUIDE DU BON SENS

— Il est indispensable de noter que la grande extension des exploitations cinématographiques a coïncidé avec une période, où, après les secousses d’un bouleversement mondial, nous ne souhaitions peut-être pas de nous abêtir, mais ne souhaitions certainement rien d’autre que de ne pas nous fatiguer.

— Les véritables amateurs vous confient : « Ce qu’il y a d’agréable au cinéma, c’est que tu es bien installé, tu vois de jolies images, tu entends de la musique, un minimum de paroles, et tu n’es obligé de penser à rien. » Tu penses !…

— Les gens qui ne pensent à rien affirment que c’est pour mieux rêver ; c’est pourquoi le texte du cinéma parlant, pour ne pas gêner la rêverie du spectateur, doit être vide de toute pensée : il s’en charge !…

— Il y a toujours eu des cœurs romanesques ; mais convenez que ceux d’aujourd’hui sont favorisés, entre l’aviateur et la vedette de cinéma.

— On ne refusera pas au cinéma qu’il ait, à défaut de beautés intellectuelles, accordé sa place à la beauté physique.