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GUIDE DU BON SENS

journalistes de chantage ; comment voulez-vous que le public s’y reconnaisse ?

— Le public a cessé de considérer le journaliste uniquement sous l’aspect d’un homme qui a ses grandes et ses petites entrées chez tous les ministres, qui tutoie des actrices, et qui écrit ses articles sur une table de café ; mais il continue de voir en lui l’heureux gaillard aux poches toujours pleines de billets de théâtre et de permis de chemins de fer. Et comme le rêve de tout Français a toujours été de ne pas payer sa place dans les salles de spectacle ni dans les trains, c’est pour cela que vous voyez tant de jeunes Français souhaiter d’entrer dans le journalisme.

— On peut avoir composé des vers charmants, avoir la tête remplie de projets de romans et de pièces de théâtre, et ne pas savoir rédiger un fait divers ni mener une enquête dans les commissariats de police. Mais cela s’apprend, et mieux qu’à faire des vers.

— On a trop dit que le journalisme était une chose, et la littérature une autre chose ; d’accord ; mais cela ne les empêche pas d’entretenir des relations qu’ils ont, l’un et l’autre, intérêt à rendre les meilleures, et les plus fré-