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GUIDE DU BON SENS

nous racontent qu’ils ont vu la mort en face ; s’ils l’avaient vue, ils ne seraient pas là.

— Il est exact que l’on s’accoutume à l’idée de la mort, et même à la mort, quand il s’agit de celle des autres ; pour ce qui est de notre propre mort, nous n’aurons que trop le temps de nous y accoutumer.

— La mort t’effraie moins, dis-tu, que la souffrance physique, quand elle l’accompagne ; c’est que tu sais en quoi consiste la souffrance physique, tandis que la mort ne t’a jamais donné ses références.

— On parle de la belle mort de celui qui ne s’est pas senti mourir ; c’est-à-dire que vous ne vous êtes pas aperçu qu’il mourait, mais lui ?…

— Il est bien difficile de se représenter, au ciel, la vie des bienheureux autrement qu’avec les différentes modalités de notre existence terrestre, dont on aurait supprimé simplement tous les petits désagréments, tout ce qui nous gêne et ce qui nous choque. Même pour imaginer les concerts célestes, les concerts de trompettes et de harpes, n’avons-nous pas dans l’oreille le son de vraies harpes et de véritables trompettes ?