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GUIDE DU BON SENS

trouvera-t-il plus raisonnable, que notre cerveau s’acharne aux spéculations de la métaphysique, ou du calcul intégral ? Notre cerveau n’est pas plus destiné par nature à ces spéculations que le corps féminin à ces robes et à ces tortures.

Mais autour de l’étude, il y a le halo de la curiosité scientifique comme autour de la mode, celui de l’élégance et de la séduction.

Ce qu’il ne faut pas, ce qui dresse contre lui, avec des arguments, somme toute, assez plausibles, les ennemis et les contempteurs du bon sens, c’est qu’il prétende faire passer sous sa toise, et sur sa balance, ce qui ne se pèse pas, justement, ce qui ne se mesure pas, le charme du savoir et le charme de la femme, le charme, en un mot, le charme tout court, dont on ne saurait dire s’il est raisonnable ou déraisonnable, puisqu’il échappe à la raison.

Car la raison est une et tout d’une pièce, tandis que le charme est multiple, divers, particulier à chaque individu, pour chaque individu, et qui peut varier avec chacun d’eux.

Il n’est pas impossible que le charme et le bon sens se mettent d’accord. Une mode charmante n’est pas nécessairement absurde.

Quand l’impératrice Eugénie, pour excursionner au milieu des rochers de Biarritz, avait décidé de renoncer à la crinoline et aux longues traînes, qui protestait alors contre les