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Page:Franc-Nohain - Les Chansons des trains et des gares, 1900.djvu/130

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Au corsage des ouvrières blondes et chastes,
Épingles, gardiennes vigilantes
De poitrines très opulentes
Ou très plates…
(Les gens entreprenants ont des goûts disparates.)

Épingles aussi des tutus,
Épingles, dragons de vertu !

Et toutes ont dit aux aiguilles,
D’un air de compassion un peu blessante :
— Comme nous vous plaignons ! la nature méchante
Ne vous a pas donné de tête, pauvres filles !
Ah ! comme vous devez souffrir :
Vous ne saurez pas découvrir
Les fleurs de la science au milieu de ses ronces ;
Vous ne pouvez pas réfléchir,

L’œuvre de Monsieur de Vogue vous reste absconse. —

Les aiguilles, sans faire attendre leur réponse,
Et d’un petit ton aigre-doux :