Page:Franc-Nohain - Les Mémoires de Footit et Chocolat, 1907.djvu/10

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sous prétexte que Footit, jouant au conducteur d’omnibus, a besoin de faire semblant de pointer les correspondances !

Vous allez savoir grâce à quel hasard, à quel coup bienfaisant de la Destinée, Footit né à Nottingham (Angleterre) rencontra à Madrid le jeune Chocolat (né à La Havane). Chocolat avait admiré Footit. Ils ne devaient plus guère se séparer. Il n’est pas mauvais, en amitié, qu’un des deux amis admire l’autre !

Aujourd’hui ils sont arrivés au sommet de leur art ; on les imite sans les égaler et nous devons plaindre par avance nos petits-neveux qui ne connaîtront que par ouï-dire Footit et Chocolat.

Grâce à Franc-Nohain qui a recueilli fidèlement leurs Mémoires, il restera d’eux, pourtant, quelque chose de plus que leur nom. On saura que l’existence de ces deux clowns, existence qui ne fut pas toujours facile, se dénoua à la façon des contes de fée : « ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants !… »

Maintenant, lecteur, prends place, sans avoir besoin d’un contrôleur, ni d’une ouvreuse. Les écuyers s’alignent en achevant de mettre leurs beaux gants blancs, le chef d’orchestre lève son bâton ; l’auditoire frémit d’impatience ; Footit bondit sur la piste en deux bonds prodigieux ; Chocolat arrive, inquiet, les pieds en dedans, gardant tant bien que mal l’équilibre de son fameux chapeau : c’est Footit ! c’est Chocolat ! la joie resplendit dans tous les yeux. Êtes-vous prêts ? ou plutôt :

— Are you ready ?

— Yes !

— Miousic !