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Page:Franc-Nohain - Les Mémoires de Footit et Chocolat, 1907.djvu/68

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— Il nous en faudrait un comme ça, dit le gros monsieur à sa compagne, lorsque Raphaël eut terminé, aux applaudissements de tous.

La dame approuva, et convint de bonne grâce « qu’il leur en faudrait un comme ça ».

— En somme, reprit le gros monsieur, il n’a pas l’air d’un capitaliste, et il accepterait peut-être. Si nous lui demandions ?

— On peut toujours lui demander, acquiesça la dame.

Ils pénétrèrent dans la salle, et, d’abord, le gros monsieur dit ces simples mots :

— Je suis Tony Greace !

Tony Greace, le clown fameux dont les affiches, depuis une semaine, couvraient les murs de Bilbao !

Et, sans paraître attacher d’importance à l’émotion flatteuse que cette déclaration solennelle n’avait point manqué de produire, comme bien on pense, il reprit :

— Je suis Tony Greace ; — et, dit-il, en présentant sa compagne, voici la femme de Tony Greace ; — et il ajouta, désignant Raphaël, qui s’était approché avec admiration du célèbre clown.

— Et voilà, ajouta-t-il en frappant sur l’épaule de Raphaël, et voilà l’élève de Tony Greace, s’il plaît à ce vaillant jeune homme d’embrasser la carrière artistique et d’entrer dès aujourd’hui à mon service !

Et emmenant près d’une table, à l’écart, Raphaël étourdi, bouleversé, muet, et l’asseyant entre sa femme et lui :