Page:Franc-Nohain - Les Mémoires de Footit et Chocolat, 1907.djvu/72

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calembredaines, faute de quelqu’un qui cherchât avec lui, qui dans le même mouvement et à point nommé, fût en mesure de lui donner la réplique.

Sans doute, il y a bien les écuyers, les messieurs en habit bleu qui font la haie à l’entrée de la piste, et que le clown peut prendre à partie, qui lui serviront de compères, de mentors ou de dupes…

Mais n’avez-vous pas remarqué avec quelle mauvaise humeur évidente, l’homme interpelle « Monsieur Alfred », ou « Monsieur Lucien », répondra à l’invitation du clown, et combien il se prêtera peu volontiers, et gauchement, et visiblement à contre-cœur, au rôle indiqué ?

Il semble que Monsieur Lucien, ou Monsieur Alfred, tiennent à marquer les distances, et à établir que s’ils daignent s’intéresser à l’entrée de ce paillasse, c’est par pitié, par condescendance, — mais qu’on le voie bien et qu’on ne l’oublie pas — que ce n’est pas la leur métier.

Évidemment, on ne demanderait pas à Monsieur Alfred, ni à Monsieur Lucien, d’y mettre de la fantaisie, — mais le pis est qu’ils manquent totalement de bonhomie et de cordialité.

Il faut ajouter que ce personnel d’écuyers se renouvelle constamment, que les attributions de chacun peuvent se trouver à tout instant modifiées, en sorte que le clown qui, la veille, avait tant bien que mal réglé une entrée avec Monsieur Lucien, arrive en piste au moment où Monsieur Lucien est aux écuries, et ne trouvera pas davantage à se rabattre sur Monsieur