Page:Franc-Nohain - Les Mémoires de Footit et Chocolat, 1907.djvu/92

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Footit, méfiant et sombre, s’approche de Chocolat :

— Je vous préviens, Monsieur Chocolat, si vous m’avez pris quelque chose, je vais être obligé de vous gifler !

Et, gravement, il fouille dans ses poches à lui — Footit — il explore les profondeurs de sa poche droite dont il ne retire que la doublure ; après quoi, d’un geste semblable, il tire la seule doublure de sa poche gauche ; et ayant ainsi constaté et fait constater qu’il n’y a absolument rien, ni dans sa poche gauche, ni dans sa poche droite, Footit conclut, d’un petit ton satisfait :

— Allons, Monsieur Chocolat, je vois que vous ne m’avez rien pris, mais je vais vous gifler, parce que je croyais que vous m’aviez pris quelque chose !…

Il est malaisé de raconter les mille inventions par lesquelles Footit se classe, non seulement comme un artiste, mais même comme un auteur dramatique de premier ordre ; car c’est lui-même qui, pour la plupart, a composé les petites scènes d’un comique aussi violent que rapide dans lesquelles nous l’avons tant de fois applaudi.

Mais comment écrire le « Théâtre de Footit et Chocolat » ?

Il y manquera le ton, d’abord, cette voix admirable, aiguë et mordante de Footit, cette voix qui détache les syllabes avec la même précision que ses jarrets détachent les coups de pied.

Et l’accent, cet accent anglais qui donne aux paroles un charme tout par-