Page:France - Le livre du bibliophile, 1874.djvu/29

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cette opération ne pourrait que gâter ceux qui, comme le papier de Chine, sont essentiellement spongieux et poreux, et dénaturer d’une façon absurde ceux qui, comme le hollande, doivent leur beauté aux aspérités de leur surface et à la contexture de leur grain. Un bon satinage doit être fait feuille à feuille ; autrement, les feuilles intérieures n’étant pas satinées, et en outre elles courent le risque d’être maculées.

Le brocheur doit plier exactement les feuilles. Il en est qu’il coupe par quarts ; s’il les coupe mal, la faute est irréparable. Il ne lui suffit pas d’avoir une machine qui coupe cinq cents feuilles à la fois ; il faut encore et surtout que ces feuilles ne soient pas coupées de travers. L’art de brocher exige, comme toute chose, une longue expérience et des soins constants. L’éditeur ne peut que commander et surveiller. Il n’est pas rare qu’un brocheur négligent lui gâte toute une édition.