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lerie, l’orfévrerie et le mobilier actuels revêtir les formes les plus belles et les plus caractéristiques des styles anciens, sans en inaugurer beaucoup de nouvelles. Nous dirions, si c’était ici le lieu et si nous étions compétent, que l’architecture, qui fournit communément à tous les arts industriels les motifs essentiels dont l’ensemble constitue un genre, un style, ne leur offre guère, dans la période contemporaine, que des réminiscences d’origines diverses et peu propres à former un ensemble harmonieux.

Malgré ce qui a été tenté de 1835 à 1845, l’art moderne, livré à ses seules ressources, n’a rien apporté de caractéristique à la décoration du livre. Les artistes ont illustré les textes de vignettes dont quelques-unes ont un grand mérite intrinsèque ; ils n’ont imaginé aucun système ornemental d’une physionomie particulière. Le Gil Blas avec les bois de Gigoux et le Paul et Virginie publié par Curmer sont des livres à juste titre recherchés pour les excellentes figures qu’ils contiennent, mais ces figures, qu’elles soient hors du texte ou dans le texte, sont des sujets et non des ornements. Ce sont autant de petits tableaux composés uniquement en vue d’eux-mêmes et nullement dans un but de décoration.

Le xvie siècle est le grand siècle de l’ornement typographique. Alors les fleurons, les lettres ornées, les culs-de-lampe, sont riches en motifs du plus beau caractère. C’est l’époque des lettres