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être fort riche, mais elle doit être élégante. Il en est un type dont on ne peut guère s’écarter : c’est la demi-reliure avec coins, tranche supérieure dorée, les autres tranches seulement ébarbées.

Nous placerons ici une observation qui s’applique également aux cartonnages. les livres tirés sur papier de choix offrent une particularité due aux nécessités du tirage : ils sont munis de fausses marges, c’est-à-dire que les marges extérieures d’un certain nombre de feuillets dépassent, et souvent de beaucoup, les marges correspondantes des autres feuillets. Quelques amateurs ne font pas tomber à la reliure ces fausses marges. Il nous semble meilleur de les rogner : elles proviennent, non d’une intention artistique, mais d’une nécessité matérielle ; ces différences dans la dimension des papiers, loin d’être un ornement, donnent au livre un aspect irrégulier qui ne saurait être agréable.

La reliure pleine est la seule qui soit définitive. C’est pourquoi nous considérons la tranche dorée comme une particularité qui lui est nécessaire. Un livre vêtu d’une reliure pleine et non rogné nous paraît offrir par là une inconséquence choquante. D’ailleurs la dorure de la tranche peut seule empêcher ces petites taches ou piqûres que l’humidité produit à la longue au bord des livres les plus soigneusement conservés. Nous n’avons pas besoin de dire qu’un livre doit, dans tous les cas, être peu rogné, et que quelques témoins doivent