Page:France - Saint Yves.djvu/110

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capacités extraordinaires, et malgré l’humilité et la discrétion de son porte-scel, il avait aussi découvert ses austérités continuelles. Quand les jeunes gens du pays de Tréguier venaient à Rennes, l’Archidiacre profitait de l’absence d’Yves, pour les mener voir sa chambre. « Voyez, leur disait-il, en leur montrant son grabat, c’est là que couche Yves de Kermartin, l’homme le plus savant de Rennes. Cependant il pourrait bien, s’il le voulait, avoir une autre chambre et un bien meilleur lit. »

C’était, dit le seigneur de la Roche-Huon, un pauvre grabat formé de quelques morceaux de bois et de copeaux, avec une poignée de paille ; le tout recouvert d’un méchant lambeau de toile de chanvre !

Pendant les heures libres que lui laissaient les devoirs de sa charge, Yves se livrait à l’étude du Droit canonique et de l’Ecriture-Sainte. Les Frères-Mineurs, appelés aussi Cordeliers, venaient de fonder une maison à Rennes. Il y avait, dans ce couvent, un religieux célèbre par sa sainteté, nommé Raoul. Yves s’attacha à lui, et suivit avec assiduité les leçons publiques qu’il donnait dans son monastère, avec l’aide de ses frères. C’est sous leur savante direction qu’il compléta son cours de Droit, dans les rapports que la législation ecclésias-