Page:France - Saint Yves.djvu/113

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De trois jours en trois jours il leur donnait deux deniers, somme suffisante pour leur entretien. Aux grandes solennités de Noël, Pâques, la Pentecôteet la Toussaint, quand l’archidiacre était absent, comme le fait remarquer Olivier Le Floc’h, il les invitait de plus à dîner. On préparait un festin, comme c’est l’usage à pareils jours, et quand les tables étaient dressées et les plats servis, Yves faisait mettre tout le repas dans un grand panier, puis envoyait Le Floch chercher ses gens, c’est-à-dire les pauvres, qui s’empressaient d’accourir. Les portes s’ouvraient au large, et le bienheureux les servait de ses propres mains et leur donnait à boire et à manger. Il se mettait à table ensuite avec ses deux compatriotes, et partageait entre eux et les domestiques les mets les mieux préparés, se contentant lui-même d’un pain grossier, de quelques légumes et d’un peu d’eau puisée à la fontaine Gormaye.

On ne sait pas combien de temps Yves resta chez l’Archidiacre. Quelques-uns croient qu’il profita de son séjour à Rennes pour recevoir les ordres mineurs et les grands ordres jusqu’au diaconat. Rien ne le prouve cependant, et l’on peut supposer qu’il voulut rentrer dans son pays, avant