Page:France - Saint Yves.djvu/122

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la plupart par des personnes pieuses, avaient une destination : quelquefois c’était le patrimoine des pauvres confié à l’Évêque ; souvent ils étaient destinés et suffisaient à peine à l’entretien du clergé, aux réparations des églises, aux subventions des écoles presbytérales et aux nécessités du culte. Ordinairement ces biens étaient disséminés dans les grandes propriétés seigneuriales, et comme toujours, les intéressés cherchaient à amoindrir ces revenus. De là des procès sans fin, des usurpations à arrêter et des droits à faire valoir contre la prescription et la mauvaise foi.

D’un autre côté, des monastères de religieux étant établis un peu partout, ces établissements avaient aussi leurs droits, leurs privilèges et leurs immunités. Les seigneurs, en échange de leurs libéralités envers les églises, y conservaient le plus souvent leurs droits de prééminence, de tombes, et d’autres privilèges encore. Imaginez tous ces droits, ces privilèges, ces redevances, ces rentes peu uniformes, ces corvées, ces immunités s’enchevêtrant dans une confusion née de la force même des choses, et vous aurez une idée des difficultés qui pouvaient se présenter journellement au tribunal de l’Évêque, seigneur spirituel et quel-