Page:France - Saint Yves.djvu/126

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comme un miracle obtenu par les prières du bienheureux.

Les pauvres étaient toujours l’objet de ses soins les plus tendres, et de son attention la plus délicate. Typhaine de Pestivien, qui a dû subvenir bien souvent à ses dépenses, atteste que pendant son séjour en son château de Trévern, elle a plusieurs fois entendu dire qu’Yves, étant officiai de l’Évêque de Tréguier, se dépouillait de ses habits à fourrures pour les donner aux pauvres. Quelquefois, ajoute-t-elle, pour dissimuler ses largesses, il portait son costume déjugé un jour ou deux, en retirait les ornements qu’il feignait d’employer à un autre usage, puis s’en dépouillait entièrement pour habiller les malheureux. « Au premier jour de son entrée à l’évêché comme officiai, je l’ai vu, dit Derrien recteur de Trégrom, revêtir des habits convenables à sa dignité, puis le lendemain, il entra à l’hôpital pour les distribuer aux pauvres, et on le vit sortir avec une tunique grossière, et un pardessus plus grossier encore. » Il porta ces vêtements jusqu’à sa mort, c’est-à-dire quinze ans environ, comme l’ont attesté une foule d’autres témoins.

C’est probablement pendant qu’il était official