Page:France - Saint Yves.djvu/152

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l’histoire de la pelle. Cette histoire a beaucoup de rapports avec celle des fougères d’Yvias. On serait tenté d’y voir des faits s’accordant peu avec la charité bien connue de saint Yves ; mais la Bible nous en fournit de semblables, dans la vie d’Elie qui fit tomber le feu du ciel sur ses ennemis, et d’Élisée où nous voyons des ours sortir du désert pour dévorer les enfants qui avaient insulté le saint vieillard !

Yves allait souvent de Louannec à Kermartin, distant de trois à quatre lieues. On sait très bien le chemin qu’il suivait, et l’on montre aux étrangers les endroits où il s’arrêtait pour prier, prêcher ou confesser les pénitents sur les bords de la route.

À moitié chemin, on voit encore aujourd’hui, au centre d’un carrefour, un calvaire en granit qui porte les caractères du XIVe au XVe siècle. Sa base est ornée de plusieurs sculptures en reliefs très prononcés. L’une de ses faces représente un ecclésiastique absolvant un seigneur pieusement agenouillé à ses pieds. C’est sans doute le châtelain dont on découvre un peu plus loin les donjons à moitié ruinés, mêlés au feuillage des arbres verts. Ce calvaire se nomme Croaz ar Skillo.

Un peu plus loin, en s’avançant vers Tréguier,