Page:France - Saint Yves.djvu/172

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il parlait avec force contre les péchés de la chair, et s’appliquait, dit un auteur, par ses discours et son exemple à élever la sainte vertu de chasteté au-dessus de toutes les autres vertus : castitatem prœ cseteris virtutibus commendabat. Aussi les conversions qu’il opérait étaient-elles nombreuses et souvent bien inattendues. Il y avait alors à Tréguier, dit Ilamon de Kérousy, deux pauvres filles perdues de mœurs, Alice, fille de Ilamon Déote, et Raudaline. Elles suivirent longtemps les sermons du saint prêtre et finirent par se sentir tellement touchées qu’elles lui firent une confession générale de leurs crimes et de leurs désordres, et se convertirent sincèrement. Elles donnèrent dans la ville qu’elles avaient scandalisée si longtemps, l’exemple d’une grande piété et d’une modestie extraordinaire. Leur attachement au zélé pasteur fut tel que, dans la suite, on les appela les sœurs de saint Yves.

Plusieurs filles de bonnes maisons et de noble race, pénétrées par la vertu de sa parole, se consacrèrent entièrement à Dieu. On cite, entre autres, Alice, sœur du seigneur de Mûr, qui, après avoir entendu un sermon du saint sur la virginité, renonça aux plus riches établissements pour conserver cette