Page:France - Saint Yves.djvu/188

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percée, obscure et doublée de simples lambris, portait tous les caractères du style roman primitif. Le bon Père, épris des merveilleuses églises ogivales qu’il avait sous les yeux, montrait peu d’estime pour ces sortes d’édifices faits à l’antique. Yves résolut donc, avec l’aide de Dieu, de restaurer cette église vénérée qui avait abrité nos premiers évêques, et, sans s’arrêter aux plaisanteries de ceux qui lui prédisaient un échec complet, il se mit en quête de secours.

Le duc, la duchesse, les seigneurs de la cour, les barons et gentilshommes du pays, il les visita tous en leur tendant la main. Le peuple donna son obole ; la communauté de la ville, ses économies ; l’évêque, le chapitre et le clergé du diocèse ouvrirent leurs bourses, et il n’y eut personne qui ne contribuât avec joie à cette œuvre, tout à la fois pieuse et nationale. En peu de temps, les matériaux furent sur place et les ouvriers à leurs chantiers. Dieu fit connaître par un prodige combien cette entreprise lui était agréable.

Yves, en effet, ayant appris que le seigneur Pierre de Rostrenen avait de beaux arbres dans sa forêt, lui en demanda quelques-uns pour faire la charpente de la nouvelle cathédrale. Pierre accueillit favora-