Page:France - Saint Yves.djvu/278

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ne dise point son nom. M. l’abbé Le Pon a fait chanter saint Yves sur tous les chemins de Tréguier et de Goëllo, le long du rivage et à travers les plaines de l’Arvor. Il ne fera pas oublier cependant, et telle n’est point son intention du reste, ces autres guerz déjà anciens, où l’on rapporte tout au long, soit la vie, soit quelques miracles éclatants ou des bienfaits reçus par l’entremise du saint, et qui gravent dans la mémoire notre saint compatriote, tel que nos ancêtres l’ont connu. Souvent il ne s’agit que d’un fait tout à fait local, dont s’empare un barde de village et qu’il sait rendre intéressant, par tous les charmes dont il l’entoure. Quelquefois c’est une fête qui aura été célébrée avec plus d’éclat que de coutume, et qu’un chant bien rimé transmettra désormais à la postérité ; car chez nous, on ne retient guère que ce qui se chante ! Honneur à la pléiade des bardes qui se réunissent autour du tombeau de saint Yves pour célébrer sa gloire, comme les Pifferari, ces musiciens ambulants, qui s’arrêtent à Rome, devant chaque madone, pour jouer en son honneur les plus beaux airs de leur modeste répertoire !

J’ai dit plus haut combien les sculpteurs bretons se sont exercés à reproduire les traits de notre