Page:France - Saint Yves.djvu/293

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l’attention publique, par l’importance de leur position dans le monde.

Nons avons parlé de Charles de Blois, duc de Bretagne, et de son double pèlerinage au tombeau de saint Yves. C’est ce prince qui se rendit à Avignon, près de Clément VI, pour presser le Souverain Pontife de procéder à la canonisation du saint prêtre. Il semblait pressentir sa fin prochaine et ne voulait pas cependant quitter la vie avant d’avoir vu honorer, sur les autels, son saint de prédilection. Par un effet de la Providence, les saints se connaissent et s’aiment d’un amour tout particulier dont le rayonnement est en Dieu. Qui était plus à même d’apprécier saint Yves que Charles de Blois ? C’était la même générosité pour les pauvres, avec des austérités non moins effrayantes, la piété la plus tendre et une sainteté de vie que nous admirons toujours.

Comme Yves de Kermartin, Charles voyait Dieu présent partout, surtout dans ses temples où il lui rendait constamment ses hommages. Dans les pauvres, il considérait Jésus-Christ souffrant, se faisant lui-même l’objet de notre compassion et de nos aumônes. Il honorait, dans les personnes affligées, Celui qui s’y est en quelque sorte renfermé, pour