Page:France - Saint Yves.djvu/296

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publique les jours de foires et de pardons. Cette composition infiniment précieuse d’un saint écrivant la vie d’un saint, n’est pas parvenue jusqu’à nous, soit que le pieux auteur n’ait pas pu la terminer, ou que la main du temps l’ait anéantie pour jamais, comme beaucoup d’autres documents dont nous déplorerons toujours la perte irréparable. Le prince captif, qui n’était pas seulement poète, mais encore musicien, y avait adapté un chant si mélodieux, dit Albert le Grand, que plusieurs en prirent copie, et fut chanté en divers lieux de Bretaigne.

Un jour viendra peut-être où les Bretons prieront le Pontife suprême de reprendre la procédure de la canonisation du bienheureux Charles de Blois, afin qu’ils puissent le prier et voir sa statue sur nos autels, à côté de celle de saint Yves qu’il avait pris pour modèle et dont il fut le plus zélé serviteur !

Le successeur de Charles de Blois sur le trône ducal, Jean V, fils du Conquérant, ne se montra pas moins dévot à saint Yves que les autres princes de sa famille. Surpris à Chantonceaux par la trahison des Penthièvre, il se vit traîné de prison en prison, pendant que ses ennemis ravageaient ses États et s’emparaient des principales villes de son duché.