Page:France - Saint Yves.djvu/379

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Ps. Instruisez-vous, vous qui jugez la terre et servez Dieu dans la crainte et le respect.

Oraison, comme ci-dessus.

Epître. Du Livre de Job.

Les jeunes gens me voyant, se retiraient, et les vieillards se levant se tenaient debout. Les princes cessaient de parler, ils se mettaient le doigt sur la bouche. Les grands s’imposaient silence et leur langue demeurait comme attachée à leur palais. L’oreille qui m’écoutait me publiait bienheureux, et l’œil qui me voyait me rendait témoignage que j’avais délivré le pauvre qui criait et l’orphelin qui n’avait personne pour le secourir. Celui qui était près de périr me comblait de bénédictions et je remplissais de consolation le cœur de la veuve. Je me suis revêtu de la justice et l’équité de mes jugements m’a servi comme d’un vêtement et d’un diadème. J’ai été l’œil de l’aveugle, et le pied du boiteux. J’étais le père des pauvres, et je m’instruisais avec un extrême soin des affaires que je ne savais point. Je brisais les mâchoires de l’injuste, et je lui arrachais la proie d’entre les dents. Je disais : je mourrai dans le petit nid que je me suis fait et je multiplierai mes jours, comme le palmier. Je suis comme un arbre dont la racine s’étend le long des