transactions à peu près nulles. Elles se tenaient généralement en rase campagne, sur des éminences qui depuis ont conservé le nom de Marhalac’h, lieu du marché. Telles sont les foires de Montbran, de Saint-Jacques, de Ménébré, la foire haute de Morlaix et celle du Marhalac’h en Lanrodec, qui se tient aujourd’hui à Châtelaudren. Les pèlerinages ne furent pas étrangers à la fondation de ces foires. Ainsi celle de Tréguier, qui avait une réputation européenne à cause de ses toiles, fut établie à l’occasion de la visite de toutes les paroisses du diocèse, à l’église de saint Tugdual, le jour anniversaire de sa consécration. On y achetait ces belles toiles que les jeunes filles des environs filaient à la perfection, en échange de la fine bijouterie et des objets de toilette, pour lesquels elles avaient un goût très prononcé. Ce n’est pas là que saint Yves s’adressait pour habiller ses pauvres, mais bien à l’industrie plus modeste de la Roche-Derrien et de Lannion. On y vendait aussi les produits des champs, les céréales et les bestiaux, ainsi que le saumon salé, dont la pêche était très abondante. Comme certains ménages servaient cet aliment à la place de la viande, les domestiques ne se gageaient, dit-on, qu’à condition de n’en manger que deux fois la semaine !
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