Page:France - Saint Yves.djvu/73

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de Tréguier et en Goëllo. Il y avait, dans cette dernière région, une chapelle dédiée à la sainte Vierge, où un chevalier, revenant de Terre-Sainte, avait apporté une statue de l’Enfant-Jésus emmailloté comme on le voit à Rome dans l’église des franciscains de l' Ara cœli. C’est la chapelle de Kerfot. Celle qu’on y voit aujourd’hui est plus moderne, sans doute, mais elle conserve toujours son bambino, et le même concours aux fêtes patronales.

Yves se rendit avec son père à cette solennité, et visita en passant l’abbaye de Beauport qui avait été fondée quelques années auparavant, par Allain II, comte de Goëllo, dans le plus beau vallon de cette riche contrée. Le jeune pèlerin fut touché de l’accueil de ces bons religieux, et admira beaucoup l’éclat de leur costume. Il pria devant la Madone qu’on y vénérait, il en fit autant aux pieds de Notre-Dame de Kerfot, puis se mit à courir dans les champs voisins avec ses jeunes camarades. La chaussure des enfants devait être des sabots plus ou moins bien travaillés. Les souliers, appelés en breton botou-laër, c’est-à-dire bottes de cuir, et traduits en latin dans l’Enquête par botoularès, n’étaient guère en usage que pour les grandes per-