Page:France - Sur la voie glorieuse.djvu/12

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qui porte sur des terres lointaines le malheureux émigrant. »

Et pour rendre exorable le feu sacré, le maître de la demeure lui verse une libation de vin cuit. Le foyer crépite et une odeur aromatique se répand dans la salle enfumée.

Cette invocation au feu sacré, faisons-la cette nuit dans toute la France, dans toute la France qui frissonne de douleur et de gloire. Disons :

Ô feu ! feu sacré, va, par la nuit froide et sombre, porter à nos soldats, dans la tranchée, ta chaleur bienfaisante et brille allègrement dans leurs cœurs.

Ils sont partis avec une gaîté charmante. Nous les avons vus couvrir leurs canons et leurs caissons de feuillage et de fleurs et mettre à l’oreille de leurs chevaux des roses et des œillets. Ils ont affronté en souriant la mitraille ennemie.

Et, après quatre longs mois de fatigues et de périls, dans le vent, la neige et la boue, ils gardent leur courage et leur gaîté. La guerre a pris une forme nouvelle. Aux marches, aux manœuvres, aux combats à découvert, aux grandes batailles ont succédé la guerre de tranchées, la guerre immobile et sou-