Page:Franchère - Relation d'un voyage à la côte du nord-ouest de l'Amérique septentrionale, 1820.djvu/39

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à l’aide d’une brise qui s’éleva de la met, nous gagnâmes le fond de la baie, où nous jettâmes l’ancre, par 14 brasses d’eau, sur un fond de corail.

Le lendemain, durant tout le cours de la journée, les insulaires vinrent en grand nombre autour du vaisseau, nous apportant comme la veille, des fruits, des légumes, et quelques cochons ; en échange de quoi nous leur donnâmes des grains de verre, des bouts de cercles de fer, des aiguilles, de la toile de coton, &c. Quelques uns de nos gens descendirent à terre, et furent fort étonnés de trouver un insulaire travaillant à la construction d’un petit bâtiment du port d’environ 30 tonneaux : les outils dont il se servait consistaient en une hache presque usée, une méchante herminette large tout au plus de deux pouces, et une tarière, qui n’était autre chose qu’un bout de baguette de fer qu’il faisait rougir. Il fallait avoir beaucoup de patience et de dextérité pour faire quelque chose avec de tels instrumens : ces qualités ne lui manquaient pas en apparence, car son ouvrage était déjà fort avancé. Nos gens amenèrent cet homme à bord, et nous lui donnâmes des outils convenables ; ce qui parut lui faire beaucoup de plaisir.