Page:Franchère - Relation d'un voyage à la côte du nord-ouest de l'Amérique septentrionale, 1820.djvu/42

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avec mes compagnons, je dois en excepter le bosseman, John Anderson, qui ayant eu plusieurs démêlés avec le capitaine, durant la traversée, déserta du navire ; aimant mieux vivre avec des sauvages, que d’obéir plus longtems à un supérieur si peu courtois. Un matelot déserta aussi ; mais les insulaires le ramenèrent, à la sollicitation du capitaine : ils offrirent de ramener aussi le bosseman, mais le capitaine les en dispensa.

Nous ne trouvâmes pas d’eau douce dans les environs de la baie de Karakakoua ; celle que les naturels nous apportèrent, dans des calebasses, était saumâtre. Nous avions aussi un grand besoin de viandes fraîches ; mais nous ne pûmes pas non plus nous en procurer ; le roi de ces îles ayant défendu expressément à ses sujets, d’en fournir aux vaisseaux qui y toucheraient. Cependant un des chefs dépêcha une pirogue vers la baie de Toeaye, pour tâcher d’obtenir du gouverneur de l’île, qui fait là sa résidence, la permission de nous vendre quelques cochons. Les messagers revinrent le lendemain, et nous apportèrent une lettre, dans laquelle le gouverneur nous mandait de nous rendre sans délai à l’île d’Ohahou, où le roi réside ; nous assurant que nous trouverions là