Page:Franchère - Relation d'un voyage à la côte du nord-ouest de l'Amérique septentrionale, 1820.djvu/55

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blanche d’un pouce de largeur, et ressemblant de loin, à une fontange. Elles sont au reste fort lascives, et fort peu retenues, surtout avec les étrangers. Quant aux ornemens de pure parure, on dit qu’ils ne sont pas les mêmes dans toutes les îles. Je ne les ai pas vus non plus revêtus de leurs habits de guerre ou de cérémonie. Mais j’eus occasion de leur voir peindre leur tappa, ou étoffe d’écorce ; occupation où ils mettent beaucoup de soin et de patience. Leurs peintures sont composées de sucs d’arbres, préparés avec de l’huile qu’ils tirent de la noix de coco. Leurs pinceaux consistent en de petites cannes de bambou, au bout des quelles ils découpent ingénieusement diverses sortes de fleurs. Ils enduisent d’abord la toile qu’ils veulent peindre, de couleur jaune, verte, ou autre quelconque ; ce qui forme le fond : ils tirent ensuite des lignes fort droites, sans se servir d’aucun instrument, l’œil seul leur servant de guide : puis ils appliquent entre ces barres, les bouts de cannes dont je viens de parler, trempés dans des sucs de couleur différente du fond. Ces étoffes ressemblent assez bien à nos indiennes et à nos toiles de coton peintes : l’huile dont elles sont imprégnées les rend impénétrables à l’eau. On dit que