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L’homme

ſante par deſſus toutes les autres.

Il me reſte maintenant à dire quelles ſont les mœurs des habitans de ce Païs inconnu. Ils ſe preſenterent à moy, comme i’ay déja dit, tout à l’improuiſte ; & d’vne façon ſi eſtrange, que de frayeur que i’eus, ie demeuray quelque temps interdit, & faillis meſme à m’euanouyr. Car ſoit que ma perſonne ne leur donnât pas moins d’eſtonnemèt que la leur me dōnoit d’épouuante ; ſoit que pour la trouuer extraoidinaire, ils l’euſſent eu quelque veneration, tant y a, que jeunes & vieux ſe proſternerent tous deuant moy. Puis tenant les mains hauſſées, ils ſe mirent à prononcer quelques mots,