Page:Francisco de Holanda - Quatre dialogues sur la peinture - 1548-1911.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
XIV
FRANCISCO DE HOLLANDA

térieur que sur les côtes de la Méditerranée et de l’Adriatique.

On devine qu’une curiosité toujours en éveil, un besoin de s’instruire et de se perfectionner dans son art le poussaient de ville en ville. Il crayonnait des croquis, il prenait des mesures. À Pesaro, où il est surpris dessinant la citadelle, on l’arrête comme espion. Partout il se documentait, comme nous dirions aujourd’hui. Son cahier de dessins existe encore à la bibliothèque de L’Escurial ; lui-même avoue qu’il eût voulu « dérober sur ces légers feuillets tous les gentils chefs-d’œuvres de l’Italie ». Mais il emportait avec lui quelque chose de plus précieux encore : un goût épuré et délicat, l’intelligence de l’art et la faculté d’en raisonner, une haute opinion de la valeur morale de l’artiste, et, comme le lui dit Vittoria Colonna, « l’esprit et le savoir non d’un ultramontain, mais d’un Italien véritable ».

En effet, après avoir vécu neuf ans la vie de la Renaissance italienne, Francisco de Hollanda en était arrivé à adopter comme siens les aspirations, l’idéal, les jugements, les dogmes de l’Italie et de la Renaissance. Son activité se sent à l’étroit, réclame une expansion plus large. L’enluminure ne lui suffit plus ; ayant acquis des connaissances encyclopédiques, il brûle de s’appliquer à l’architecture,