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ET LES DIALOGUES SUR LA PEINTURE XXVII

Vittoria Colonna devait sa célébrité tant à la noblesse de son nom qu’à la culture et à l’élévation de son esprit, et à son amour conjugal. La société dissolue de la Renaissance admirait et citait en exemple la fidélité qu’elle garda à la mémoire de son mari, Francesco d’Avalos, marquis de Pescara ; on comparaît sa chasteté à celle des matrones romaines. Agée de quarante-huit ans, elle venait de publier à Parme la première édition de ses poésies, et de quitter pour Rome Ferrare, où elle avait vécu quelque temps à la cour de son amie la duchesse Renée de Valois, femme d’Hercule Il et fille de Louis XII. La passion naissante qu’éprouvait pour elle Michel-Ange, plus que sexagénaire, ne devait pas encore être connue des indifférents ; Francisco de Hollanda n’indique pas qu’il en ait rien su, et c’est à peine si quelques passages des Dialogues la laissent soupçonner, même à des lecteurs avertis.

Malgré leurs physionomies bien caractérisées de personnages réels et ayant réellement vécu, les autres interlocuteurs ne jouent dans ces conversations qu’un rôle secondaire. Ce sont pourtant leurs demandes et leurs réponses qui amènent Michel-Ange à développer tout au long sa pensée. Il s’y prête avec une éloquence et une grandeur qu’on ne saurait assez admirer. Sans parler des préceptes