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Page:Francisque-Michel - Histoire des races maudites, tome I.djvu/105

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À en croire une vieille tradition rapportée par M. Patercq, instituteur à Seméac, les Cagots avaient été distribués dans les communes : ceux de cette localité seraient, par conséquent, des étrangers. Ce qui paraît plus certain, c’est que des quatre familles réputées cagotes avant 1789, une seule paraît avoir eu de temps immémorial son établissement dans le village : c’est la famille Labarrère, qui, dans toute espèce d’acte, registre, ou livre terrier, est indiquée avec la qualification de Cagot, Capot, ou Chrestiaa. Les autres étaient des garçons capots des communes voisines, qui étaient venus se marier avec de petites héritières de Seméac, et sans doute depuis l’ordonnance qui défendait de les qualifier ainsi ; car cette épithète ne leur est donnée nulle part, quoiqu’ils passassent pour Capots dans l’opinion publique. Dans un village du même canton, à Simacourbc, il y avait deux familles de ces malheureux : c’est du moins ce que rapporte la tradition du pays, les registres de l’église et de la mairie étant muets à cet égard. À défaut de tous ces témoignages, nous avons, pour constater l’existence d’un nombre plus ou moins grand de Cagots à Lespielle, le nom d’une fontaine qui existe sur la propriété de M. de Saint-Jammes et qui est vulgairement appelée la Houn deus Cagots. Dans une commune peu éloignée de là, à Castillon, il se trouvait, il y a environ cinquante ans, une famille de cette race qui est actuellement éteinte et dont la maison est détruite ; l’emplacement sur lequel elle s’élevait et qui a été converti en terre labourable, conserve toujours le nom de Cam du Cagot. Dans l’église de Bordes, commune qui touche Castillon, il existe au nord de l’édifice une porte murée et un bénitier dits des Cagots. Nous n’aurions point fait mention de cette particularité que présentent la plupart des églises des Pyrénées et des Landes, si nous n’avions à ajouter que la porte en question est surmontée du monogramme