note de M. Guyon sur les Cagots des Pyrénées, dont il n’avait pu être donné lecture dans l’avant-dernière séance. Les Cagots ont été confondus, par plusieurs, avec les crétins, et cette erreur tient à une cause que M. Guyon prend soin d’indiquer. Il s’en faut de beaucoup que tous les Cagots soient crétins, et même ceux qui habitent des lieux sains et bien aérés sont en général d’une constitution robuste et d’une taille au-dessus de la moyenne. Cependant, même dans ces lieux, ils ont été, de temps immémorial, et sont encore aujourd’hui, jusqu’à un certain point, un objet de mépris pour les autres habitants, qui ne contractent guère d’alliances avec eux.
« Arrivés dans ce pays comme des étrangers fugitifs, comme des hérétiques, ils rencontrèrent peu de bienveillance parmi les populations qui étaient fixées avant eux dans ces cantons : beaucoup ne trouvèrent à s’établir que dans des localités qui avaient été dédaignées comme malsaines, dans des vallées humides, favorables au développement des affections goitreuses, et, par suite, du crétinisme ; ceux qui se trouvèrent placés dans ces conditions n’échappèrent pas à leur influence ; il y eut parmi eux des goitreux, des crétins, et c’est peut-être à cause de la fréquence du crétinisme chez quelques populations toujours suspectées d’hérésie, malgré une conversion qui n’avait pas été bien volontaire peut-être, que les crétins, à quelque race qu’ils appartiennent, ne sont pas dans les Pyrénées comme ils le sont dans presque tous les autres cantons de l’Europe, l’objet d’une tendre commisération.
« M. Guyon croit avoir reconnu chez les Cagots un caractère physique distinctif, qui consisterait dans l’absence du lobule de l’oreille. Il exprime, d’ailleurs, le regret de n’avoir
Depuis la note a paru en totalité dans l’Écho du Monde savant. Paris. — dimanche, 19 février 1843, no 11, col. 317-322.