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Page:Francisque-Michel - Histoire des races maudites, tome I.djvu/86

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désigner les gens de cette profession par le nom de Cagot. Ils avaient à Ossun une confrérie à part, celle de Saint-Joseph ; ils occupaient à l’église une place séparée, et s’y rendaient par une petite porte établie pour eux seuls, porte qui existe encore, mais un peu plus élargie. Il leur était expressément interdit d’entrer par la grande. Un bénitier distinct renfermait l’eau bénite, qu’ils ne pouvaient jamais prendre ailleurs. On raconte à ce sujet une scène fâcheuse arrivée quelque temps avant 1789. Un Cagot, s’étant permis de prendre de l’eau bénite au grand bénitier, faillit devenir la victime de quelques individus qui se jetèrent sur lui et le frappèrent avec violence. Après cela, il est à peine nécessaire de dire que les Cagots d’Ossun ne s’alliaient qu’entre eux ; mais une circonstance à noter, c’est qu’à Lamarque leurs mariages n’avaient lieu que le mercredi. Dans cette commune, les Cagots étaient enterrés à part.

Toutes ces distinctions, comme le préjugé qui leur avait donné naissance, ont cessé à Ossun, à Juillan et à Lamarque, depuis la révolution de 1789. À partir de cette époque, les Cagots se sont mêlés au reste de la population, qui ne fait plus aucune attention à leurs descendants.

Dans la vallée d’Argelès, les endroits occupés de nos jours, comme ils l’étaient autrefois, par des Cagots, sont les suivants :

Asméo, commune de Bôo-Silhens.
Mailhoc, Saint-Savin.
Couture-Bague, Ayros.
Cagos, Vier.
Bayès, Saint-Pastous.
Canarie, Argelès.

Préchac, Arbouix, et, à peu d’exceptions près, tous les villages de la vallée, comptent quelques familles de Cagots.