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PRÉFACE. xix

articles, sans tomber pourtant dans l’abus de la division, sans détruire arbitrairement ce qui offre à l’esprit un tout naturel, afin de laisser à chaque point particulier de la science son intérêt propre, et d’offrir en même temps des matériaux tout prêts aux recherches spéciales qu’il pourrait provoquer. C’est le besoin même de cette variété qui a donné naissance à tous les dictionnaires scientifiques.

Pensant que la variété peut très-bien se concilier avec l’unité, nous avons subordonné tous les points particuliers dont nous venons de parler à des articles généraux, au sein desquels on les retrouve formant, en quelque sorte, un seul faisceau, c’est-à-dire un corps de doctrine parfaitement homogène. Ces articles généraux sont ramenés à leur tour à quelques points plus élevés encore, ou se montrent nettement nos principes, le caractère que nous avons donné à ce livre et le fonds commun de nos idées. Ainsi, pour en donner un exemple, quoique nous traitions séparément de chaque fait important de l’intelligence : du jugement, de l’attention, de la perception, du raisonnement ; nous consacrons à l’intelligence elle-même un article général. Mais ce n’est pas encore là que doivent s’arrêter les efforts de la synthèse : il faut un article distinct destiné à faire connaître le système général des facultés de l’âme ; un autre où il soit question de l’homme considéré comme la réunion d’une âme et d’un corps ; un autre enfin où l’on expose les rapports de tous les êtres entre eux et avec leur principe commun. Pour l’histoire de la philosophie, notre marche est la même : outre la part que nous faisons à chaque philosophe considéré isolément, il y a celle des différentes écoles, des différents peuples qui ont joué un rôle dans l’histoire de la philosophie, et de cette histoire elle-même envisagée dans son ensemble et à son plus haut degré de généralité.

Enfin l’histoire de la philosophie et la philosophie elle-même n’étant à nos yeux que deux faces diverses d’une seule et même science, nous avons cherché, en les éclairant l’une par l’autre, à les réunir souvent dans des résultats communs. Toutes les fois donc qu’une question importante s’est présentée devant nous, nous ne nous sommes pas bornés à faire connaître et à établir