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ABARIS.

théologien ; mais le philosophe et son système métaphysique et dialectique continuaient de demeurer ignorés. C’est à M. Cousin qu’on doit d’avoir tiré le premier de la poussière des bibliothèques les écrits philosophiques de celui qui fut le premier des dialecticiens du xiie siècle, et un des fondateurs de la scolastique, ses Commentaires sur la Logique d’Aristote, ses traités de la Définition, de la Division, quelques fragments du plus haut prix pour l’histoire de la pensée au moyen âge, et des extraits étendus du fameux livre du Sic et non, où Ahailard débat contradictoirement, d’après les Pères, plusieurs questions de théologie. (Ouvrages inédits d’Abailard, in-4o, Paris, 1841 ; Fragments de philosophie scolastique, in-8o, Paris, 1840, p. 417 et suiv.. Enfin il a pu se convaincre qu’Abailard n’avait point écrit sur la physique d’Aristote et sur le traité de la génération et de la corruption (Fragm. de philos. scolastique, p. 448 et suiv.), comme une indication fautive de l’Histoire littéraire (t. xii, p. 130) pouvait le faire présumer. Depuis cette importante publication, on a retrouvé à la bibliothèque de Bruxelles une collection de quatre-vingt-quinze hymnes composées par Abailard pour les religieuses du Paraclet ; une lettre à Héloïse détachée de cette collection, a été insérée dans la Bibliothèque de l’Ecole des Chartres, t. ii. — En 1720, D. Gervaise, abbé de la Trappe, mit au jour une Vie d’Abailard, et trois ans plus tard une traduction française de ses Lettres à Heloïse, 2 vol. in-12, Paris, avec le texte en regard ; cette traduction a été souvent réimprimée ; les éditions les plus estimées sont celles de 1782, avec des corrections de Bastien, et de 1796, 3 vol. in-4o, avec une vie d’Abailard de M. Delaulnaye. Deux traductions nouvelles ont été publiées en 1823 a Paris, 2 vol. in-8o, par M. de Longchamps, avec des notes historiques de M. Henri de Puyberland, et en 1840, Paris, 2 vol. grand in-8o, par M. Oddoul ; celle-ci est précédée d’un Essai historique par madame Guizot. On peut encore consulter, sans parler de l’Histoire littéraire, The history of the lives of Abailard and Heloïsa with their original letters, by Berington, Birmingham, 1787 et Bale, 1796 ; Abailard et Dalcin. Vie et Opinions d’un enthousiaste et d’un philosophe, par Fr.-Chr. Schlosser, in-8o, Gotha, 1807 (en all.) ; Abélard et Heloïse, avec un aperçu du xiie siècle, par C. F. Turlot, in-8o, Paris, 1822 ; Histoire de France de M. Michelel, t. II ; Histoire de S. Bernard et de son siècle, par Neander, trad, en franc, par Vial, Paris, 1842. C. J.

ABARIS, personnage presque fabuleux qui passe pour avoir été disciple de Pythagore ; on ne connaît rien de ses opinions ni de ses écrits philosophiques.

ABBT (Thomas), un des plus élégants écrivains et des penseurs les plus distingués de l’Allemagne, pendant le dernier siècle. Né à Ulm, à la fin de 1738, il se signala, tout jeune encore, par son amour et son aptitude pour les études sérieuses. Il suivit les cours de l’université de Halle, où il commença à se consacrer à la théologie. Mais il ne tarda pas à quitter cette science pour la philosophie et les mathématiques. Il fut nommé successivement professeur extraordinaire (professeur suppléant) de philosophie à l’université de Francfort-sur-l’Oder et profes-