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Page:Franck - Dictionnaire des sciences philosophiques, 1852, T6.djvu/340

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THÉOSOPHES.


1799) ; par Ast (Leipsig, 1816) ; par F. Dübner (avec les autres moralistes grecs, dans la Bibliothèque Didot, Paris 1840) ; et surtout par Stiévenart (Paris, 1842) ; l’édition de l’Histoire des plantes, par Wimmer (Breslau, 1842) ; Diogène Laërce, liv. v, § 36 et suiv. (avec les notes de ses commentateurs) ; C. Zell, De vera Theophrasteorum Characterum indole, etc. (Fribourg, 1823 et 1825) ; M. Schmidt, De Theophrasto rhetore (Halle, 1839) ; Fabricius, Bibliothèque grecque, t. iii, p. 408-457 (édit. Harles) ; Visconti, Iconographie grecque (Paris, 1811), t. i, p. 190 ; A. Hoffmann, De lege contra philosophos, imprimis Theophrastum, auctore Sophocle, Amphiclidœ filio, Athenis lata (Carlsruhe, 1842) ; Ritter, Histoire de la philosophie, t. iii, p. 330-342 de la tr. fr. L’article de Brucker (t. i, p. 840-845) est trop superficiel. — Sur Théophraste, consideré comme naturaliste, voir : Histoire des sciences naturelles, par G. Cuvier, leçons publiées par Magdelaine de Saint-Agy (Paris, 1841), t. i, p. 179, 9e leçon ; l’article Théophraste dans la Biographie universelle, dont l’auteur était un naturaliste de profession.

E. E.


THÉOSOPHES, THÉOSOPHIE (de Θεὸς, Dieu, et σοφία, sagesse, science). On entend par théosophie tout autre chose que par théologie. Ce n’est pas la science qui se rapporte à Dieu, mais celle qui vient de Dieu, qui est inspirée par lui, sans être l’objet d’une révélation positive ; et l’on donne le nom de théosophes à ceux qui ont la prétention de posséder une telle science. À vrai dire, les théosophes ne sont qu’une école de philosophes qui ont voulu mêler ensemble l’enthousiasme et l’observation de la nature, la tradition et le raisonnement, l’alchimie et la théologie, la métaphysique et la médecine, revêtant le tout d’une forme mystique et inspirée. Cette école commence avec Paracelse, au début du XVIe siècle, et se prolonge, avec Saint-Martin, jusqu’à la fin du XVIIIe. Elle se divise en deux branches : l’une populaire et plus théologique que philosophique, plus mystique que savante ; l’autre, érudite, raisonneuse, plus philosophique que théologique, plus mystique en apparence qu’en réalité. À la première se rattachent Paracelse, Jacob Boehm et Saint Martin ; à la seconde, Cornelius Agrippa, Valentin Weigel, Robert Fludd, Van Helmont. Ce qu’il y a de commun entre tous ces penseurs est plutôt dans la forme que dans le fond, et dans le besoin d’unir ensemble la science de Dieu et celle de la nature, que dans les doctrines mêmes auxquelles ce sentiment les a conduits. Aussi rien ne serait plus téméraire que d’aller au delà d’une simple définition et de chercher à réunir dans une exposition générale tous les principes essentiels de cette école. Chacun des noms que nous venons de citer représente véritablement un système distinct, qui demande d’être étudié séparément. Nous dirons seulement ici, pour compléter notre définition, qu’il ne faut pas confondre la théosophie avec le mysticisme en général, et donner, par rétroactivité, le nom de théosophes aux mystiques des temps les plus reculés. Le mysticisme est un fait impérissable de la nature humaine, qui se manifeste à toutes les époques, sous mille formes diverses. La théosophie n’est qu’un fait historique qui n’a eu qu’une durée déterminée, et dont le mysticisme n’est qu’un élément.