qu des archétypes (Essai sur l’entendement. liv. II, ch. xxxi, § 74, et liv. IV, ch. xi). Quelques philosophes hermétiques, par exemple Cornelius Agrippa, donnent le nom d’Arcliétype à Dieu, considéré comme le modèle absolu de tous les êtres. Ce mot a disparu complètement de la philosophie de nos jours, sans laisser le moindre vide.
archidéme de Tarse, philosophe stoïcien du n* siècle avant J. C. Dialecticien habile, il montra pour la polémique un goût trop prononcé ; aussi fut-il souvent aux prises avec le stoïcien Antipater (Cic., Acad. quœst., lib. II, c. xlvu). Il donna une nouvelle définition du souverain bien, qu’il fait consister dans une vie entièrement consacrée à l’accomplissement de tous les devoirs ; cette définition ne diffère que par les mots de l’ancienne formule stoïcienne. Voy. Diogène Laërce, liv. VU, ch. lxxxviii. Stobée, Ecl. Il, p. 134, édit. de Heeren.
ARCHITECTONIQUE. Kant, qui fait usage de ce terme, le définit ainsi : « J’entends par architectonique Yart des systèmes ou la théorie de ce qu’il y a de scientifique dans notre connaissance générale. » La connaissance vulgaire différant précisément de la science en ce que la première n’est pas réduite en système, l’architectonique la convertit en connaissance scientifique en lui donnant l’unité systématique qui lui manque. Voy. Kant, Critique de la raison pure, Méthodologie.
Leibniz emploie aussi ce mot dans un sens plus général comme synonyme à’organisateur, d’inventeur, de créateur.
ARCHYTAS de Tarente, philosophe pythagoricien, disciple de Philolaüs, serait peut-être au premier rang dans l’histoire de la philosophie ancienne, si sa vie et ses ouvrages nous étaient mieux connus. 11 naquit à Tarente vers l’an 430 avant notre ère, et, par conséquent, ne put recevoir directement les leçons de Pythagore. Quand la conjuration de Cylon ruina l’institut fondé par ce grand homme (vers 400), Archytas fut, avec Archippus et Lysus, du petit nombre de ceu, x qui échappèrent au désastre, et nous le retrouvons à Tarente vers 396, époque du voyage de Platon en Italie. S’il faut en croire le témoignage assez suspect d’un discours attribué à Démosthène (YEroticos), Archytas, dédaigné jusqu’alors par ses concitoyens, dut au commerce de Platon une considération qui le mena rapidement aux premières charges de l’État. Il est certain, du moins, qu’il fut six fois, selon Élien, sept fois, selon Diogene Laërce, général en chef des Tarentins et de leurs alliés/ qui, sous ses ordres, furent constamment victorieux, entre autres dans une guerre contre les Messéniens ; c’est en revenant de cette dernière campagne qu’il adressait à un fermier négligent une célèbre parole, souvent répétée par les anciens : Tu es bien heureux que je sois en colère ! Tout ce qu’on sait du reste de sa vie se borne à quelues traits épars chez des écrivains de date et’autorité tres-diverses : ainsi Tzetzès, auteur insuffisant, veut qu’Archytas ait rachete Platon, vendu comme esclave par ordre de Denys l’Ancien. Diogène Laërce est plus digne de foi, quand il nous montre les deux philosophes réunis à la cour de Denys le Jeune ; puis, lors du troisième voyage de Platon à Syracuse, Archytas intervenant d’abord comme garant des bonnes intentions de ce prince, et après la rupture entre Platon et Denys, usant des mêmes droits de l’amitié pour sauver la philosophie d’un nouvel outrage. Cicéron et Athénée, d’après Aristoxène, ancien biographe d’Archytas, nous ont encore conservé le souvenir de deux conversations phi
losophiques auxquelles il prit part, mais dont il est presque impossible d’assigner la date. Sa mort dans un naufrage sur les côtes d’Apulie nous est attestée par une belle ode d’Horace. et paraît de peu antérieure à celle de Platon (348). Dans cet espace de quatre-vingts ans ou environ (430-348) se placent les travaux qui valurent à Archytas une haute réputation de mathématicien et de philosophe : 1° sa méthode pour la duplication du cube, sa fameuse colombe volante signalée comme le chef-d’œuvre de la mécanique ancienne, et d’autres inventions du même genre ; 2° de nombreux ouvrages dont il reste soixante fragments, dont un sur la musique, un sur l’arithmétique, un sur l’astronomie, un sur l’être, six sur la sagesse, un sur l’esprit et le sentiment, deux sur les principes (des choses), cinq sur la loi et la justice, trois sur l’instruction morale, douze sur le bonheur et la vertu, quatre sur les contraires, vingt-six sur les universaux ou sur les catégories, fragments conservés par Simplicius dans son Commentaire sur les Catégories d’Aristote, et qu’il faut bien distinguer du petit ouvrage publié d’abord par Pizzimenti, puis par Camerarius, sous le même titre, et qui n’est qu’une copie incomplète de l’ouvrage d’Aristote. On attribuait encore à notre Archytas des traités sur les flûtes, sur la décade, sur la mécanique et sur l’astronomie, sur l’agriculture, sur l’éducation des enfants, et des lettres aont deux, relatives au troisième voyage de Platon en Sicile, se retrouvent chez Diogène Laërce. Il est impossible que plusieurs de ces citations et des fragments que nous venons d’indiquer ne soient pas authentiques, et alors quelques-uns contiendraient les origines de certaines théories devenues célèbres sous le nom de Platon et d’Aristote : mais ici, comme dans toute l’histoire de la philosophie pythagoricienne, il est difficile de distinguer entre les morceaux vraiment anciens et le travail des faussaires ; cette difficulté semble avoir conduit, dès le ivc siècle de notre ère, quelques commentateurs à distinguer deux philosophes du nom d’Archytas, subterfuge dont la mauvaise critique a fort abusé. On trouvera dans Diogène Laërce et dans ses interprètes la liste des Archytas réellement distincts de notre philosophe. Voy. Mullachius, Fragmenta philosophorum grœcorum, 1 vol. gr. in-8, Paris, 1860, et consultez, outre les histoires générales de la philosophie (surtout Brucker et Ritter), E. Egger, de Architœ Tarentini pythagorici vita, operibus et philosophia disquisitio, in-8, Paris, 1833. Hartenstein. de Fragmentis Archytœ philosophicis, in-8, Leipzig, 1833. Gruppe, sur les Fragments d’Archytas (ail.). Mémoire couronné en 1839 par l’Académie de Berlin.
E. E.
ARÊTÉ, fille d’Aristippe l’Ancien et mère d’Aristippe le Jeune, vivait au ive siècle avant l’ère chrétienne. Son père l’instruisit assez complètement dans sa philosophie, pour qu’elle pût a son tour la transmettre à son fils ; c’est pourquoi elle fut considérée comme le successeur d’Aristippe l’Ancien à la tête de l’école cyrénaïque. Du reste, elle ne se distingua par aucune opinion personnelle. Voy. Diogene Laërce, liv. II, ch. lxxii,
- xxx vi.Menag., Hist. mulierum philosophanlium, § 61, et Eck, de Arete philosopha, in-8, Leipzig. 1775.
AREUS, à tort nommé ARIUS. était natif d’Alexandrie et appartenait à la secte des nouveaux pythagoriciens. Il passe pour avoir été un des maîtres de l’empereur Auguste, auprès duquel, dit-on, il jouissait de la plus haute faveur. On raconte qu’Auguste, entrant à Alexandrie après