Page:Franklin - Histoire de la Bibliothèque Mazarine, 1901.djvu/334

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
300
LE DIX-NEUVIÈME SIÈCLE

fussent accessibles au public pendant une plus grande partie de la journée.

« D’un autre côté, les hommes laborieux qui sont chargés de veiller à la conservation de ces dépôts et d’en faciliter l’usage aux personnes qui les fréquentent, ont supplié instamment qu’on eût égard à la modicité de leurs traitemens, et qu’on ne les privât point de tout le temps qu’ils pourraient consacrer à leurs propres études.

« Ces réclamations sont justes, mais celles du public le sont encore davantage.

« En attendant donc que des règlemens nouveaux aient fixé plus convenablement le sort des conservateurs et employés attachés aux bibliothèques publiques, je n’hésite point à soumettre à la signature de Votre Majesté le projet d’ordonnance ci-joint. »

L’administration de la Bibliothèque royale crut devoir protester contre le passage relatif aux réclamations qu’auraient présentées au ministre les fonctionnaires des bibliothèques[1]. Mais, d’autre part, dix-huit employés d’ordre inférieur écrivirent, le 6 décembre, au Moniteur, pour se plaindre du surcroît de travail que l’on allait exiger d’eux sans compensation. Le Moniteur n’inséra pas cette lettre, qui fut publiée par le Journal des Débats du 8 décembre.

Au reste, l’opinion publique et la presse, alors toutes deux fort écoutées, ne se montraient pas favorables aux plaintes de ce genre. C’est même vers cette époque que paraît avoir été créée la jolie expression de canonicats littéraires appliquée aux places de conservateurs et de bibliothécaires. Un journal influent, La tribune, critiquant le budget de 1833 qui accordait un crédit de 111,000 francs pour les trois bibliothèques Mazarine, de l’Arsenal et Sainte-Geneviève, se faisait en ces termes l’écho de revendications devenues générales : « Les vingt employés ou garçons

  1. Moniteur du 4 décembre 1830, p. 1611.