Page:Franklin - La Science du bonhomme Richard.djvu/17

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la faim regarde à la porte de l’homme laborieux, mais elle n’ose pas y entrer. Les commissaires ni les huissiers n’y entreront pas non plus : car le travail paie les dettes, et le désespoir les augmente. Il n’est pas nécessaire que vous trouviez des trésors, ni que de riches parens vous fassent leur légataire. L’activité, comme dit le bonhomme Richard, est la mère de la prospérité, et Dieu ne refuse rien au travail. Labourez pendant que le paresseux dort, vous aurez du blé à vendre et à garder. Labourez pendant tous les instans qui s’appellent aujourd’hui ; car vous ne pouvez pas savoir tous les obstacles que vous rencontrerez le lendemain. C’est ce qui fait dire au bonhomme Richard : Un bon aujourd’hui vaut mieux que deux demain. Et encore : ne remettez jamais à demain ce que vous pouvez faire aujourd’hui. Si vous étiez le domestique d’un bon maître, ne seriez-vous pas honteux