Page:Franklin - Vie Tome I (1797-1798).djvu/124

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
112
Vie

près de Lincoln’s-Inn-Fields, étant plus considérable que celle où je travaillois, je crus qu’il me seroit plus avantageux d’y entrer. Je m’y présentai ; on m’y reçut ; et ce fut-là que je demeurai pendant tout le reste de mon séjour à Londres.

À mon entrée dans cette imprimerie, je commençai à travailler à la presse, parce que je crus avoir besoin de l’exercice corporel, auquel j’avois été accoutumé en Amérique, où les ouvriers travaillent alternativement comme compositeurs et comme pressiers.

Je ne buvois que de l’eau. Les autres ouvriers, au nombre d’environ cinquante, étoient grands buveurs de bière. Je portois souvent, en montant et en descendant les escaliers, une grande forme de caractères dans chaque main, tandis que les autres avoient besoin des deux mains pour porter une seule forme. Aussi étoient-ils étonnés de voir, et par cet exemple et par beaucoup d’autres, que l’Américain aquatique, comme ils m’appeloient, étoit plus fort que ceux